Mujō

Un conte fantastique. Une nature accueillante et généreuse, source de vie.
Autant d’eau nourricière, de reflets féériques, de fleurs aquatiques et de forêts secrètes à contempler et s’émerveiller.

Pourtant, au-delà du cadre enchanteur, un doute angoissant, un malaise morbide.
Funeste chimère ?
La brutale réalité d’un corps pâle et tremblant, proie d’une nature changeante devenue hostile, instable et implacable.
Le Dormeur du Val d'Arthur Rimbaud résonne.
Toutefois, nulle guerre, aucun soldat ; seule la nature semble responsable de la fin tragique de ce corps prisonnier des marais.

S’interroger...
Ce corps, qui se noie, n'est-il pas son propre ennemi ? Ne se débat-il pas avec sa recherche de perfection, d’équilibre, d’éternité ?
Luttant toujours plus contre le caractère imparfait, fragile et éphémère de la nature.

Rien n'est immuable, rien n'est éternel. Tout disparaît, tout apparaît.
Le conscientiser…
L'univers est en constante mutation, en perpétuelle métamorphose.

Mujō
S’autoriser à admettre l'impermanence de toute chose, y compris celle de sa propre existence. En accepter également le flux imperturbable de la renaissance dans sa beauté la plus pure.

Et emprunter à Marguerite Yourcenar, les paroles du prince Genghi à l'aube de sa mort.
"Je ne me plains pas d’un sort que je partage avec les fleurs, avec les insectes, avec les astres. Dans un univers où tout passe comme un songe, on s’en voudrait de durer toujours"